Dans la nuit du 30 avril à la prison de Granges, deux fonctionnaires de la police valaisanne sont entrés dans la cellule de Samson Chukwu (27 ans) pour l ’expulser de force. Ils ont mis à terre le demandeur d ’asile et l ’un des deux policiers s ’est assis sur son dos.
Le jeune Nigérian est mort etouffé.

Toutes les procédures engagées contre les responsables de cet homicide ont été rejetées. Ni les fonctionnaires participants, ni leurs supérieurs ou les responsables politiques n ’ont accepté la responsabilité de ce décès. La Suisse n ’a ni présenté d ’excuses ni fourni la moindre explication à la famille de Samson Chukwu.

Pourtant, la conférence des directeurs cantonaux de la justice et de la police vient d ’interdire strictement toute mesure entravant la respiration pendant une expulsion de force, reconnaissant ainsi de manière implicite, où réside la responsabilité du décès de Samson Chukwu..

Samson Chukwu est une victime de plus de la politique d ’expulsion inhumaine pratiquée en Suisse.

Un homme meurt entre les mains de la police et personne n ’est responsable.

La tragédie valaisanne n ’est malheureusement pas un cas unique. En mars 1999, Khaled Abuzarifa a été tué à Zurich-Kloten par des policiers bernois, qui avaient bâillonné le jeune palestinien à l ’aide d ’une large bande adhésive et l ’avaient attaché à une chaise roulante.

Le fait que des expulsions de force puissent avoir des conséquences mortelles est connu depuis plusieurs années. En Europe, plusieurs cas ont été rendus publics, dont, notamment, les décès de:

• Amir Aageb, 28.5.1999,
  Francfort, étouffé
• Semira Adamu, 22.9.1998,
  Bruxelles, étouffée
• Kola Bankole, Aug.1994,
  Francfort, attaque cardiaque
• Zdravko Nikolov Dimitrov, 20.12.1999,
  Braunschweig, tué par balles
• Joy Gardner, Aug.1993,
  Londres, étouffée
• Richard Ibekwe, 2.5.2000,
  Vienne, mort suite à des sévices par la police
• Arumugam Kanapathipillai, 9.8.1999,
  Paris, attaque cardiaque
• Miroslawa Kolodziejska, 6.5.1993,
  Francfort, étouffé
• Shiji Lapite Nigeria, 16.12.1994,
  Londres, étouffé
• Markus Omofuma, 1.5.1999,
  Vienne, étouffé

Les expulsions entraînant la mort ne représentent que la pointe de l ’iceberg. Il arrive également que des détenus désespérés se suicident, comme par exemple l ’algérien Hamid Bakiri , 20. 9. 2001 à Coire. En plus, les détenus sont fréquemment victimes de violences physiques et/ou psychiques de la part des fonctionnaires.

Nous demandons l ’arrêt immédiat de ces mesures coercitives !

augenauf (ouvrez les yeux) est une organisation qui documente des exactions de la police, qui les dénonce publiquement et qui essaie de les empêcher. augenauf est par principe contre les expulsions. Il n ’y a aucune raison d ’emprisonner et d ’expulser des hommes pour la seule raison qu ’ils ne disposent pas d ’un passeport suisse et que l ’Etat suisse les considère comme indésirables. augenauf lutte contre la mentalité qui est à l ’origine de cette politique.

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